jeudi 28 février 2013

Le Real de Mourinho plonge le Barça dans la crise

Mardi soir, après la victoire de ses joueurs au Camp Nou, José Mourinho ne s'est pas présenté en conférence de presse. L'entraîneur portugais avait préféré laisser sa place au capitaine du Real Madrid, le gardien Iker Casillas, pour commenter le large succès de son équipe (3-1) face au FC Barcelone, synonyme de qualification pour la finale de la Coupe du Roi.

José Mourinho aurait pourtant eu toutes les occasions de parader après la prestation du Real qui ne s'était plus imposer en terre catalane par deux buts d'écarts depuis onze longues années. Relégué à 16 points du Barça -qu'il retrouvera dès samedi à Santiago Bernabeau- en championnat, le Portugais savait surtout qu'une élimination en Coupe du Roi hypothéquerait un peu plus son avenir au Real. Car sur le plan sportif, si le Real a déjà fait une croix sur la Liga, il n'est pas forcément mieux embarqué en Ligue des champions : tenus en échec à domicile par Manchester United (1-1), les Madrilènes devront rééditer leur performance de mardi soir dans une semaine à Old Trafford s'ils veulent accéder aux quarts de finale d'une compétition européenne qu'ils n'ont plus gagnée depuis la saison 2001-2002.
UNE FRONDE MENÉE PAR IKER CASILLAS
Même s'il a réussi à remporter la Liga en 2012, dès sa deuxième saison au Real, José Mourinho n'est jamais parvenu à faire l'unanimité à Madrid. Bien au contraire. Il a réussi à se mettre à dos une bonne partie du vestiaire, à savoir les joueurs espagnols, en privilégiant ses compatriotes portugais (Cristiano Ronaldo, Fabio Cuentrao, Pepe..). Le "Special One" a ainsi dû faire face à une fronde menée par l'idôle du public espagnol, le champion du monde et d'Europe Iker Casillas. En représailles, Mourinho a commis le sacrilège de reléguer à plusieurs reprises le gardien de la Roja sur le banc.
Une attitude incompréhensible pour les supporters et la presse ibérique avec laquelle José Mourinho est en conflit ouvert depuis plus d'un an. Mais les critiques viennent aujourd'hui aussi du monde du football espagnol. Il y a une semaine, Vicente del Bosque, le très respecté sélectionneur de l'équipe d'Espagne et lui-même ancien entraîneur du Real avait jugé le style de Mourinho "très agressif".
Même si le nouveau "clasico" de samedi à Madrid n'est pas déterminant dans la course au titre qui semble promis au Barça, une défaite du Real à domicile fragiliserait de nouveau un José Mourinho qui a pour l'instant sauvé sa peau avec l'exploit de mardi soir. Un nouveau revers du FC Barcelone, en revanche, plongerait le club catalan dans la crise.
"CETTE ÉQUIPE S'EST TOUJOURS RELEVÉE"
Car l'humilation subie au Camp Nou intervient une semaine après la cinglante et surprenante défaite au Milan AC (2-0) en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Messi et ses co-équipiers sont condamnés à l'exploit le 12 mars, à Barcelone, s'ils veulent éviter une élimination précoce dans une compétition où ils étaient donnés comme les grands favoris et qu'ils ont remporté en 2006, 2009 et 2011.
"Il faut avoir confiance en cette équipe qui s'est toujours relevée. Il est possible que nous ayons été un peu moins bons ces derniers jours, mais je ne crois pas qu'on puisse parler de baisse de niveau de notre part", s'est défendu après la défaite l'entraîneur du Barça, Jordi Roura, qui sait lui que son temps sur le banc catalan est compté. Promu entraîneur en décembre 2012, il sait en effet qu'il devra céder sa place à Tito Vilanova, actuellement traité contre un cancer. Le sort semble en effet s'acharner sur le club depuis le départ de son entraîneur mythique, Josep Guardiola, à la fin de la saison passée.
Plus inquiétant pour le club, le "jeu à la barcelonaise" façonné par Pep Guardiola ne semble plus en mesure de terrasser à coup sûr ses adversaires. Mercredi matin, dans la presse espagnole, plusieurs observateurs soulignaient que la prestation contre le Real Madrid mettait en évidence la nécessité pour les blaugrana de faire évoluer un jeu qui est en train de se gripper.

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